Vous partez ? Remplissez les papiers nécessaires !
- April NB
- 5 nov.
- 4 min de lecture
Conseils d'une conseillère suisse-philippine
Interviewée par L. C. Fen

J'ai rencontré Anny Misa-Hefti alors que je travaillais sur notre livre consacré aux migrants philippins, intitulé « Bending without Breaking: Thirteen Women's Stories of Migration and Resilience » (Se plier sans rompre : treize récits de femmes sur la migration et la résilience).
Elle est psychologue-conseillère et, avant de prendre sa retraite, elle travaillait au Centre de conseil pour les femmes étrangères à Berne, en Suisse. Elle a également travaillé au Centre d'intégration pour les migrants de cette même ville.
Elle était la personne idéale pour nous enseigner l'importance de bien organiser ses documents lorsqu'on déménage à l'étranger. Découvrez ci-dessous notre psychologue vedette et les conseils qu'elle a à nous donner.
Q : Bonjour Anny ! Pourriez-vous nous parler un peu de vous et nous expliquer comment vous êtes devenue migrante ?
Je suis "migrante" depuis l'âge de seize ans. J'ai quitté Cebu pour aller vivre dans un dortoir à Quezon City, ce qui signifiait être loin de chez moi dix mois par an pendant mes études universitaires. Je ne rentrais chez moi que pendant les grandes vacances. Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai travaillé à Dumaguete, puis j'ai poursuivi mes études en Californie. J'ai épousé un Suisse et je vis en Suisse depuis lors.
Q : Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui font une demande de visa pour la première fois ?
Dans le cadre de mon travail, j'ai rencontré divers cas de TNT, tago ng tago. Ces migrants sans papiers vivent dans la crainte constante d'être appréhendés. Ils ne sont pas libres. Ils sont également exposés à l'exploitation. C'est une vie difficile.
Quitter la sécurité familiale peut être effrayant. Il est donc d'autant plus important de bien se préparer à cette étape importante. Si vous savez où vous allez, alors :
Renseignez-vous autant que possible sur le pays de destination.
Apprenez les bases de la langue de ce pays (essayez un livre de langue disponible en librairie).
Demandez à vos amis s'ils ont des contacts dans ce pays. Obtenez au moins une adresse d'une personne vivant là-bas qui sait que vous êtes également sur place.
Q : Pourquoi faire les choses correctement et demander les documents légaux ?
Les documents authentiques et légaux sont d'une importance capitale, c'est une priorité. Lorsque des citoyens philippins ont des problèmes et ne sont pas en règle, l'ambassade des Philippines ne peut pas les aider. Dans de rares cas, l'ambassade intervient, mais elle ne peut le faire que dans une mesure limitée. En ce qui concerne votre visa, déterminez ce dont vous avez besoin. Posez-vous les questions suivantes : combien de temps êtes-vous autorisé à rester ? Quelles dépenses allez-vous engager ?
Q : Avez-vous rencontré, en tant que conseiller, des exemples édifiants qui pourraient aider nos lecteurs ?
L'un des cas dont je me suis occupée concernait Maria*, mariée à un citoyen suisse. Après deux ans, leur relation s'est détériorée. Son mari voulait la renvoyer aux Philippines. Sur son passeport, le motif officiel de son séjour était "Zweck des Aufenthalts" – Verbleib beim Ehemann (séjour chez son mari).
Cela signifiait qu'elle dépendait totalement de la décision de son partenaire. Il lui aurait fallu au moins cinq ans de mariage pour pouvoir demander un permis de séjour indépendant. Maria voulait entrer dans la clandestinité ou rester illégalement. Mais son mari ne voulait pas soutenir son séjour et l'a dénoncée à l'ambassade. Deux fonctionnaires du consulat philippin l'ont accompagnée à l'aéroport pour s'assurer qu'elle partait. Elle est partie de son plein gré, ce qui lui a permis de demander d'autres visas par la suite.





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