Exploiter le vent

Texte et photographies par Lily C. Fen

Décoller en parapente tandem, c'était comme faire un tour de montagnes russes, mais soixante-dix-sept fois plus intense.

Le vent s'engouffre dans votre voile et vous libère de l'attraction gravitationnelle alors que vous vous élancez à toute vitesse dans le grand bleu, depuis le sommet du Gaisberg, le site de parapente préféré de tout Salzbourg. J'ai eu l'impression de défier la mort.

Cependant, je m'avance peut-être un peu.

Photo : Ciel bleu éclatant et verdure luxuriante au sommet du Gaisberg, tandis que j'observe les parapentes qui ont décollé avant moi.

Avant de décoller, nous avons commencé notre visite de Salzbourg par la musique de Mozart, qui est né ici.

Notre première étape est son lieu de naissance, la Mozarts Geburtshaus. Son père, Leopold, était un violoniste et compositeur prometteur. Cette maison était modeste, avec environ 15 mètres carrés par pièce et par étage.

La seconde était un ensemble de résidences plus somptueuses, aujourd'hui connu sous le nom de Mozart Wohnhaus, où lui et sa famille ont résidé alors que leur carrière musicale gagnait en notoriété.

C'est là que j'ai appris que Mozart avait composé le célèbre Les Noces de Figaro à l'âge de trente ans, qui a été créé à Vienne. Un an plus tard, le très acclamé Don Giovanni a été créé à Prague.

Outre tout ce qui concerne Mozart, Salzbourg a également été une aventure aérienne.

Cette petite ville est nichée entre cinq sommets : Untersberg, Mönchsberg, Kapuzinerberg, Nonnberg et Gaisberg.

Au sommet de ce dernier, je me suis retrouvé attaché à un harnais géant, avec une grande voile derrière moi. Mon partenaire pour le vol en tandem, qui faisait presque deux fois ma taille et mon poids, était également attaché à un harnais double, relié au mien.

Ses instructions : "Vous devez courir. Lorsque je vous dirai de courir, courez comme si votre vie en dépendait, même si vous avez peur, sinon nous allons nous écraser contre les arbres ! Courez jusqu'à ce que vous ne sentiez plus le sol sous vos pieds."

La pente sur laquelle nous nous trouvions était une étendue verte parsemée de dizaines d'autres passionnés de parapente qui s'élançaient dans les airs, tels des aigles courageux vêtus de bleu cobalt et de rouge fraise. J'ai dégluti.

"La seule fois où j'ai eu un accident avec une passagère, c'est lorsque je lui ai demandé de courir et qu'elle s'est arrêtée à mi-chemin, à quelques centimètres des arbres, craignant que nous ne nous écrasions contre eux."

En raison de son hésitation, ils s'étaient écrasés, parachute compris, dans les conifères.

"Alors, ne faites pas cela", m'a-t-il dit en me souriant de manière rassurante, comme si cela pouvait apaiser ma crainte de plonger d'une montagne escarpée.

J'étais sur le point de sauter de ce grand monticule et de plonger dans le vide.

Cela dépassait mon instinct de survie et mon désir profond de vivre.

Nous avons effectué un essai, pendant lequel il s'est accroché à moi à l'aide des sangles de mon harnais beige, et j'ai commencé à courir. Je ressemblais à une gerbille dans une roue. Au moment opportun, il a crié : "Courez !"

Vue depuis le sommet : vue panoramique de Salzbourg, en Autriche, depuis la forteresse de Hohensalzburg.

J'ai déplacé mes jambes aussi rapidement que possible, loin de la pente de cette pelouse rassurante, loin de la terre molle qui se trouvait en dessous, et je me suis dirigé directement vers les arbres, sans me soucier de les heurter, avec mon parachute et tout le reste.

J'ai continué, mes jambes pédalant sans relâche jusqu'à ce que je ne sente plus la terre sous mes pieds.

La voile avait pris le vent, et nous avions réussi.

Nous avions décollé.

Nous étions dans les airs, nous volions, nous chevauchions le vent !

Cette sensation m'a donné l'impression d'être une petite feuille emportée par des courants d'air chaud et froid. Notre anémomètre a émis un bip, nous indiquant si nous parvenions à nous laisser porter par le vent ou si nous perdions de la puissance et descendions.

C'était une expérience extraordinaire de ne sentir aucune terre sous mes pieds, seulement l'espace.

Mon instructeur de parapente m'a rassuré comme s'il s'adressait à un enfant effrayé : "Maintenant, nous savons ce que ressentent les oiseaux, nous voyons ce qu'ils voient."

Le vent était instable.

Parfois, notre voile nous emportait vers des sommets encore plus élevés, au-dessus des montagnes. À d'autres moments, elle nous lâchait et nous laissions tomber, et nous plongions dans ce qui semblait être un mètre ou deux.

Je pouvais voir tous les autres parapentistes profiter du vent, certains seuls dans leur voile, d'autres, comme moi, essayant pour la première fois avec un guide.

Walter, mon instructeur chez Crocodile Sports, m'a indiqué qu'il appréciait particulièrement les descentes en boucles, mais que certains passagers n'étaient pas à l'aise avec cette technique et préféraient les descentes en ligne droite. Il m'a demandé ce que je souhaitais, et j'ai répondu que nous pouvions opter pour ce qu'il préférait. J'étais curieux de découvrir cette sensation.

Cela s'est avéré être une erreur.

Mon estomac s'est retourné lorsque nous avons plongé dans les airs.

Nous avons plongé dans un champ ouvert, descendant en formant ce qui ressemblait à des huit ou à un zigzag, ce qui m'a donné des vertiges et m'a rendu mal à l'aise.

Nos pieds ont heureusement touché le sol, et nous avons glissé dans l'herbe. Nous avions quitté la vitesse du vent et ralenti dans le calme de la gravité et de la terre.

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