Q : Bonjour Anny ! Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours migratoire ?

Je suis une « migrante » depuis l'âge de seize ans. J'ai quitté Cebu pour vivre dans une résidence universitaire à Quezon City, ce qui signifiait être loin de chez moi dix mois par an pendant mes études. Je ne rentrais chez moi que pendant   Les jours fériés importants. J'ai travaillé à Dumaguete après mon diplôme, puis j'ai poursuivi mes études supérieures en Californie. J'ai épousé un Suisse et je vis en Suisse depuis.

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Q : Des conseils pour les demandeurs de visa pour la première fois ?

Dans mon travail, j'ai rencontré divers cas de TNT, tago ng tago. Ces migrants sans papiers vivent dans la peur constante d'être appréhendés. Ils ne sont pas libres. Ils sont également exposés à l'exploitation. C'est une vie difficile.

Quitter la sécurité familiale peut être angoissant. Il est donc d'autant plus important de bien préparer ce grand pas. Si vous savez où vous allez, faites :

• Renseignez-vous autant que possible sur le pays cible.

• Obtenez les bases de la langue de ce pays (essayez un livre de langue en librairie).

• Demandez à vos amis de vous indiquer leurs contacts dans ce pays. Obtenez au moins l'adresse d'une personne vivant dans ce pays et sachant que vous y êtes également.

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Q : Pourquoi procéder correctement et demander des documents légitimes ?

Les documents authentiques et légaux sont d'une importance capitale, une priorité. Lorsque des citoyens philippins rencontrent des difficultés et sont sans papiers, l'ambassade des Philippines ne peut pas les aider. Dans de rares cas, l'ambassade intervient, mais son pouvoir est limité. Pour votre visa, déterminez vos besoins. Posez-vous les questions suivantes : combien de temps êtes-vous autorisé à séjourner ? Quels frais devrez-vous engager ?

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Q : Avez-vous rencontré des histoires édifiantes en tant que conseiller et qui pourraient aider nos lecteurs ?

Un cas sur mon bureau était celui de Maria*, mariée à un citoyen suisse. Après deux ans, leur relation s'est détériorée. Le mari voulait la renvoyer aux Philippines. Sur son passeport, l'objet officiel de son séjour était « Zweck des Aufenthalts » – Verbleib beim Ehemann (Rester avec son mari).

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Cela signifiait qu'elle dépendait totalement de la décision de son partenaire. Il lui aurait fallu au moins cinq ans de mariage pour demander un permis de séjour indépendant. Maria souhaitait entrer dans la clandestinité ou séjourner illégalement. Mais son mari s'y est opposé et l'a signalée à l'ambassade. Deux agents du consulat des Philippines l'ont accompagnée à l'aéroport pour s'assurer qu'elle parte. Elle est partie de son plein gré, ce qui lui a permis de déposer de nouvelles demandes de visa.

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Un autre cas concernait un Philippin qui était entré en Suisse

En provenance illégalement d'Espagne, il a réussi à travailler dans un restaurant local. Un après-midi, les services d'immigration suisses ont contrôlé les employés du restaurant, passeports compris. John* avait un passeport expiré et aucun visa de travail pour la Suisse. Il était derrière les barreaux en attendant son expulsion. Il lui faudrait attendre encore cinq ans avant de pouvoir demander à nouveau à entrer dans la région.